PIERRE OLIVIER BABEY, PRIX JAZZ EN MOTS 2024
Le prix Jazz en mots 2024 a été attribué à Pierre-Olivier Babey.
Merci à tous les participants à ce concours de nouvelles.
Merci à Clara Dominot pour ces illustrations.
Merci aux élèves du lycée St-Pierre S-Paul de Langogne qui ont réalisé des versions personnelles et collector de cette nouvelle.
Rencontre avec Pierre-Olivier Babey...
Comment vous est venue l’envie d’écrire ?
J’ai rédigé ma première nouvelle à la naissance de mon fils aîné. Sans trop savoir pourquoi, à vrai dire. Puis l’envie d’écrire m’est revenue à l’approche de la quarantaine quand je me suis lancé maladroitement dans l’écriture d’un premier roman qui restera dans un tiroir. Piètre lecteur à l'époque, de formation plutôt scientifique, cet engagement dans une voie littéraire pouvait surprendre. Avec le recul, je crois que j’avais besoin de mettre des mots sur des émotions, des rêves ou des angoisses. Notamment sur la question existentielle, sur ce qu’on laisse derrière soi. En somme, l’écriture m’a aidé à apaiser un bouillonnement interne. Il fallait que ça sorte. Par la suite, je n’ai jamais cessé d'écrire. L'envie s’était mutée en besoin. Écrire était devenu mon oxygène, à l’instar de la musique pour Gabriel dans la nouvelle « du Jazz à l’âme ». Et tout comme Bruno dans cette même fiction, partant de loin, j’ai progressé à force d’entraînement. Assez pour oser proposer mes textes à des lecteurs ou des éditeurs, et parfois, retenir leur attention.
Qu’est-ce qui vous a inspiré cette nouvelle ?
Lorsque j’avais vingt-trois ans et que je terminais mes études à Paris, j'empruntais quotidiennement la ligne 13 du métro parisien. Un homme y faisait la manche en jouant un air très approximatif au saxophone, toujours le même air, assez pénible à écouter je dois dire. Je le croisais matin et soir. Quelques années plus tard, à l’occasion d’un week-end dans la capitale, j’ai retrouvé le musicien. Le musicien jouait toujours dans le métro, et toujours le même air. Cependant cette fois, c’était vraiment agréable à entendre. Cette anecdote m’était sortie de l’esprit jusqu’à ce que je décide de débuter moi-même le saxophone en ce début d’année, et que je réalise à quel point les premières notes sont ingrates et combien l’apprentissage exige de travail quotidien. Le chemin long, parfois décourageant, mais toujours récompensé sous une forme ou une autre. Et parfois surprenante. C’est à peu près le message que j’ai voulu passer avec « du Jazz à l’âme ». Je suis très heureux que le texte ait plu à l’équipe du festival « Jazz en Velay » et je salue au passage cette initiative originale. La perspective de marier le jazz, la littérature et l’art graphique (avec les illustrations de Clara Dominot) m’a procuré un indéniable supplément d'inspiration.